jasminsnews - L'Otan demande à la Turquie de freiner l'assaut azéri au Haut-Karabakh

L'Otan demande à la Turquie de freiner l'assaut azéri au Haut-Karabakh

L'Alliance atlantique s'est trouvé lundi dans la situation étonnante de devoir demander, de concert avec la Russie, à un de ses propres membres, la Turquie, de freiner l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh. Ce qui confère un rôle central au président turc, Recep Tayyip Erdogan

Après neuf jours de combats intenses entre les forces azéries et les combattants arméniens de l'enclave séparatistes du Haut-Karabakh, le conflit a franchi un nouveau palier. Sur le plan militaire, tout d'abord, avec des bombardements, ce week-end, sur les villes de Stepanakert et Choucha au Haut-Karabakh, et en Azerbaïdjan à Gandja, à 60 km de la ligne de front, ou à Beylagan

Sur le plan diplomatique , ensuite, avec l'intervention, lundi, pour la première fois, du secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, appelant la Turquie à « user de son influence pour calmer les tensions » au Haut-Karabakh . Ankara, qui s'est déclaré un soutien inconditionnel de l'Azerbaïdjan, pays musulman et turcophone, lui a répondu que l'Otan devrait, elle, « appeler l'Arménie à se retirer » du Haut-Karabakh. Cette enclave montagneuse grande comme deux départements français, peuplée en grande majorité d'Arméniens, échappe de facto à la souveraineté de Bakou depuis une guerre remportée en 1994 avec le soutien d'Erevan. Au total, un septième du territoire de l'Azerbaïdjan n'est plus contrôlé par Bakou

Recep Tayyip Erdogan en position de force

 

Le nouveau conflit déclenché dimanche a abouti à une situation géopolitique confuse où l'Otan, qui de concert avec… la Russie, appelle, faute d'autres leviers, un de ses propres membres, la Turquie, à la retenue dans un conflit. Jens Stoltenberg devait être reçu lundi soir par le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Le groupe de médiation dit de Minsk, coprésidé par la France, la Russie et les Etats-Unis, devait diffuser un communiqué en soirée

L'initiative du secrétaire général de l'Otan revient à reconnaître un rôle central au président turc, n'en déplaise au Kremlin dont la doctrine jusqu'ici était que rien ne devait pouvoir se faire dans le Caucase. « Erdogan teste réellement la patience de Poutine », résume Alexander Dynkin, président de l'Institut des relations internationales à Moscou, cité par l'agence Bloomberg.

Moscou affiche un soutien tiède à Erevan

L'Arménie, allié historique de Moscou, est liée à la Russie par un traité de sécurité collective, OTSC, mais ce dernier ne comporte pas de clause automatique d'assistance militaire mutuelle en cas d'agression contre une des parties. Moscou, qui ne tient pas à se fâcher avec l'Azerbaïdjan, ex-composante de l'URSS, tout comme l'Arménie, affiche pour l'instant sa neutralité dans le conflit. « Nous sommes en contact avec l'Arménie, la Turquie, l'Azerbaïdjan et l'Iran », a sobrement déclaré lundi Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. En effet, un cinquième des Iraniens sont d'origine azérie

Autre signal inquiétant pour l'Arménie : sa ligne de front aurait été enfoncée près de la ville de Talish, reprise par les forces azéries avec l'appui de drones fournis par la Turquie ou Israël. Bakou s'est dit prêt à un cessez-le-feu sous conditions : un calendrier de retrait rapide des forces arméniennes du Haut-Karabakh et des excuses du gouvernement arménien. En échange, la Turquie et l'Azerbaïdjan suspendraient leur blocus économique d'Erevan et rouvriraient les frontières. Celle entre la Turquie et l'Arménie est fermée depuis vingt-sept ans

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