La Banque centrale européenne a remonté par surprise ses taux directeurs de 50 points de base dans le cadre de son premier tour de vis en onze ans. Un mouvement qui intervient alors que la démission du Premier ministre, Mario Draghi, fait vaciller la dette de l'Italie. Une pression supplémentaire sur la BCE qui a finalisé son bouclier anti fragmentation.
« C'est un jour historique, à mon niveau en tout cas. » Christine Lagarde n'a pas caché sa satisfaction à l'issue de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne, qu'elle préside. Et pour cause : la BCE, qui procédait à son premier tour de vis monétaire depuis onze ans, vient de sortir de l'ère des taux négatifs. Une décision prise à l'unanimité des membres du Conseil des gouverneurs de la banque centrale.
L'ampleur de la hausse - 50 points de base - est inédite depuis la création de l'euro, il y a vingt-deux ans. Le taux de dépôt est ainsi passé à 0 %, celui de la facilité de refinancement à 0,50 % et celui de la facilité de prêt marginale à 0,75 %. La BCE emboîte enfin le pas à ses grands homologues, comme la Réserve fédérale américaine et la Banque d'Angleterre qui ont entamé la normalisation de leur politique monétaire au printemps.