L'ancien patron de Peugeot-Citroën s'est éteint à l'âge de 88 ans. Haut fonctionnaire dans l'ombre de VGE puis banquier, sa carrière s'est poursuivie dans le bastion de la famille Peugeot
C'était vraiment une autre époque. Celle où le grand patron de PSA, arrivé dans la maison sans rien connaître à l'automobile, se couchait à plat ventre pour voir de près l'effet d'une nouvelle laque sur une carrosserie. Demandait à son épouse Françoise son jugement sur les vide-poches ou miroirs de courtoisie d'une nouvelle citadine. Prenait bien soin, s'il partait attraper un vol à Roissy dans une Peugeot, de se faire reconduire le soir en Citroën pour ne pas aiguiser de jalousies en interne. Guerroyait sur toutes les ondes - c'était bien avant la dictature du politiquement correct -, contre les limitations de vitesse brandies par le gouvernement, contre Maastricht et contre la technocratie bruxelloise, « qui a donné de multiples preuves de son incompétence ».