L'Arabie saoudite laisse entendre qu'une nouvelle chute de la production de pétrole pourrait être annoncée le 4 juin par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Le pays, qui est l'un des principaux producteurs de l'Opep, tente de faire remonter les cours et se livre à un bras de fer avec les hedge funds et les traders qui parient sur la chute des prix.
« Prenez garde, vous allez souffrir comme vous en avez fait l'expérience en avril. Je n'ai pas à dévoiler mes cartes, je ne suis pas un joueur de poker », a averti le prince Abdelaziz ben Salmane, le ministre saoudien de l'énergie. Dans sa ligne de mire, les traders et fonds qui spéculent sur la chute des cours du pétrole . Pour tenter de faire rebondir les cours ou tout au moins de les stabiliser, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pourrait décider une nouvelle baisse de sa production à l'issue de sa réunion prévue en fin de semaine.
Le pétrole avait bondi de plus de 6 % début avril après l'annonce d'une nouvelle diminution surprise des quotas de production de pétrole de 1,16 million de barils par jour. Le ministre saoudien de l'énergie avait pourtant assuré en mars que les « cibles de production (de l'Opep) allaient rester les mêmes pour toute l'année 2023 ». Sa nouvelle menace, proférée le 23 mai lors d'un forum économique au Qatar, ne semble pas avoir été prise au sérieux puisque le cours a chuté depuis de 5 % sous les 70 dollars à New York. Or l'Arabie saoudite a besoin d'un baril au moins supérieur à 80 dollars pour assurer l'équilibre de son budget. En 2022, elle avait estimé qu'un niveau de 90 dollars était un « bon prix ». Le pays a accru ses exportations vers l'Europe depuis la guerre en Ukraine et l'embargo sur la Russie.
ridha zaibi