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Covid : un risque infime de contamination en avion selon Airbus et Boeing

Les différentes études réalisées par Airbus, Boeing et Embraer soulignent le très faible risque de contamination en avion. Grâce au système de filtration, le risque d'être contaminé par son voisin de siège serait comparable à une distance de sécurité de 2 mètresPour réduire au minimum le risque d'être contaminé, mettez un masque et prenez l'avion. Telle pourrait être la conclusion des différentes études techniques réalisées par Airbus, Boeing, Embraer et l'association du transport aérien (IATA), sur le risque de contamination en avion. Présentées conjointement jeudi, les quatre études concluent sans ambiguïté que la probabilité d'attraper la covid-19 est presque inexistante - ou en tout cas bien plus faible qu'au sol

« Depuis le début de l'année, on a répertorié 44 cas susceptibles d'avoir contracté le Covid-19 lors d'un vol, sur un total de 1,2 milliard de passagers , soit un cas potentiel pour 27 millions de voyageurs », souligne David Powell, le conseiller médical de l'IATA. Le plus souvent, il s'agit de cas isolé, dont il n'est pas certain qu'ils aient été contaminés durant le vol. Et la plupart se sont produits au début de l'épidémie, avant la généralisation du port du masque en vol. « Même dans l'hypothèse où 90 % des cas de contamination en avion ne seraient pas détectés, cela représentera un cas pour 2,7 millions de voyageurs, souligne David Powell, ce qui est extrêmement rassurant. »

L'air de la cabine renouvelé toutes les 2 à 3 minutes

La principale raison d'une telle assurance est le système de filtration et de renouvellement de l'air particulièrement sophistiqué des avions de lignes. « L'air d'une cabine d'avion est entièrement renouvelé toutes les 2 à 3 minutes », explique Bruno Fargeon, en charge de la question chez Airbus. « Soit 20 à 30 fois par heure en moyenne, contre 5 fois par heure pour la salle d'opération d'un hôpital et deux à trois fois par heure pour une salle de réunion », renchérit son homologue d'Embraer, Luis AlfonsoL'air de la cabine est également filtré en permanence à travers le même genre de filtres Hepa qui équipent les salles d'opération. « Ces filtres retiennent 99,9 % des particules de plus de 0,1 micron », précise Luis Alfonso, ce qui est le cas du Covid-19. De plus, le flux de l'air dans l'avion est organisé pour aller du plafond vers le sol via les allées de la cabine, afin de réduire les flux d'air entre les rangées de sièges

Pour s'en assurer, Airbus et Boeing ont néanmoins réalisé, chacun de leurs côtés, une modélisation 3D des flux d'air en avion, afin de retracer le déplacement de gouttelettes potentiellement porteuses de virus dans la cabine. « Nous avons pris le pire des scénarios : celui d'un passager qui tousse, à proximité de passagers sans masque et nous avons modélisé les flux d'air afin d'estimer quelle quantité de particules pouvait être inhalée par d'autres passagers », explique Dan Freeman, de Boeing. Résultat : « le risque de contamination pour des passagers assis les uns à côté des autres dans un avion équivaut à se tenir à deux mètres l'un de l'autre dans une salle », assure le responsable de Boeing

La modélisation des flux

Même conclusion pour l'étude d'Airbus. « D'après nos modélisations, sur les quelque 10.00 gouttelettes envoyées dans l'air par une toux, cinq sont susceptibles d'être inhalées par le passager voisin muni d'un masque, indique Bruno Frangeon. Ce qui représente un risque d'infection extrêmement faible. Et au bout de 90 secondes, plus aucune particule mesurable ne reste dans l'air de la cabine. Comparativement, l'exposition potentielle est plus faible lorsqu'on était assis côte à côte dans un avion que lorsqu'on est éloigné d'un 1,8 mètre l'un de l'autre dans un environnement comme un bureau, une salle de classe ou une épicerie », affirme le responsable d'Airbus

Le port du masque en vol n'en reste pas moins nécessaire. Selon l'étude d'Embraer, le risque pour un passager d'être contaminé par la toux de son voisin de siège serait de 0,13 % sans masque et de 0,02 % avec un masque. En revanche, l'idée avancée par certains équipementiers d'équiper les sièges de séparateurs en plexiglas, est unanimement rejetée par les avionneurs. « Cela risquerait de perturber la circulation de l'air dans la cabine », estime Bruno Frageon, qui souligne également un risque pour la sécurité, en cas d'évacuation

 

 

 

 

 

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